mercredi 13 janvier 2010

Bill Orcutt "A New Way To Pay Old Debts" 2009

Un disque de guitare! Un disque de blues! Un disque de guitare acoustique blues instrumental plus précisément. Jamais j'aurais pensé que Bill Orcutt se serait investi dans cette voie!! Je le voyais plus, malheureusement, s'engouffrer dans une free noise hyper hermétique et au final d'un convenu assez net, au vu de son premier album solo qui date tout de même de 1997. Un truc plutôt lambda, pas spécialement intéressant. Évidemment, le plus excitant chez Bill Orcutt c'était son groupe du milieu des années 90, Harry Pussy, depuis devenu culte, truc hallucinant et hyper radical, une free noise/rock sans aucune retenue avec une batteuse/hurleuse tarentulesque dans un déluge sonore au final hyper organique, un véritable tour de force (acclamé par Thurston Moore de Sonic Youth et Lou Barlow de Sebadoh). Depuis son premier disque solo, pas de nouvelles discographiques cependant... Son retour est donc assez intrigant, et en ce qui me concerne assez excitant car je suis à la base hyper fan de Harry Pussy, au-delà de l'aspect spectaculaire, autant pour son jusqu'au-boutisme hardcore que pour la qualité de sa matière. Le résultat est bien au-delà de mes espérances... Oh merde, ce disque est pas loin d'être un chef d'oeuvre...
8 morceaux de la même veine se succèdent, un déluge de dentelle-core acoustique d'une intensité folle, hyper complexe et d'une beauté bluffante. Wouaww moi ça m'hypnotise ce truc! Quelle matière!!! On est en plein John Fahey, superbe guitare en arpèges qui virevolte en tout sens pour un ensorcellement brutal et, comme dans Harry Pussy, hyper organique (orgasmique oui!!!). Un John Fahey qui cultiverait sa part blues et qui souffrirait d'épilepsie... Le son est définitivement blues...même si le flamenco est aussi présent. Et en fait, une évidence s'impose à travers ce mélange: il y avait bien un groupe qui errait dans les mêmes eaux... Un groupe français, devenu culte aussi depuis, bordelais.... Dans le mille: Cheval De Frise. On est exactement dans le même registre.

Le son obtenu est sublime, sec, abrasif et hyper tendu, mais la façon de jouer fluide apporte une souplesse à la musique, ça tournoie littéralement, ça t'enveloppe et te caresse, et même si ça t'arrache sûrement quelques lambeaux de peau, ça n'est vraiment pas grave, toi t'es envoûté. C'est le genre de flot hyper dense qu'on retrouve par exemple dans les passages les plus intenses du "Well-Tuned Piano..." de La Monte Young... On ne l'attendait pas là...mais finalement, on n'est pas si loin que ça non plus de Harry Pussy. C'est juste moins électrique et plus dirigé (blues et flamenco donc...). A noter que le second morceau est une reprise de Lightnin' Hopkins, célèbre blues man fondateur. A la base, un très beau blues classique, ici, un truc sombre et tendu qui frôle l'hystérie sur la fin...
Ce disque est paru sur Palilalia Records, dont les seules sorties sont ce disque et un single de...Bill Orcutt. Je ne sais pas si c'est lui derrière ce label cependant. Pour avoir un aperçu de ce que donne cette merveille, en vidéo, allez vous prendre une claque ici: BAMMM DANS TA GUEULE!!!!

(putain, j'ai pas pu m'empêcher de caser 8 "hyper" encore une fois :/ enfin 9 maintenant... )

mardi 12 janvier 2010

Cacaw, nouveau morceau sur le myspace...

Mouais bon super court le billet, mais bon...pour ceux qui savent que Cacaw est un des groupes noise/rock récents les plus importants du moment (le plus important?), rien qu'un nouveau titre, c'est la grosse fête! Et putain, il est terrible, putain quelle claque encore une fois, putain, putain, putain, qu'est ce que c'est bon!!! Ça s'intitule "Earth Doesn't Deserve You".

samedi 9 janvier 2010

The Necks "Silverwater" 2009

Petite présentation! The Necks est un groupe australien, culte, comprenant 3 mecs, 1 néo-zélandais (Chris Abrahams au piano) et 2 Sydneysiens (Tony Buck à la batterie et Lloyd Swanton à la contrebasse). Tous les trois ont participé à moult projets, Tony Buck semblant être le plus proche de la galaxie punk/rock au regard de ses collaborations: John Zorn, Tom Cora, The EX, Kletka Red, Ground Zero,etc,... Et il a même formé le groupe Peril dans les années 90 au Japon avec les maîtres noiseux Otomo Yoshihide et Kato Hideki. Le premier disque de The Necks, "Sex" parait en 1989 et pose les bases d'une formule qui ne changera que très peu: 3 mecs issus du jazz déroulent, souvent sur une plage d'à peu près 1h, une impro jazz/ambient un peu bâtarde, mêlée à des éléments issus d'autres courant musicaux. Une formule qui à l'écoute sonne très classique, direct descendants minimalistes d'un Henry Cow (groupe jazz rock 70's de Fred Frith) planant. Le "Silverwater", leur dernier disque en date, est dans le même genre que les 14 autres disques...mais il semble que depuis leurs débuts, les influences extérieures au jazz se font de plus en plus fortes. Ici, en fait, il est même difficiles de parler uniquement d'un disque de jazz. Ok, il reste le format impro, les instruments caractéristiques, et quelques passages "typiques"...mais au fond, si tu veux ranger ça dans un truc, c'est bien plus dans ce qu'on appelle post-rock.... Oh My God!!! Ça me fait bien mal de qualifier un bon disque de cette appellation galvaudée par des millions de groupes de merde, depuis que Mogwai a rendu la recette hyper efficace. Putain du post-rock!?! Merde ce terme renvoie tellement à une esthétique à zéro créativité, qu'il est difficile de se souvenir les bons disques auxquels il renvoyait d'abord dans les années 90...

Non, ce très très chouette "Silverwater" renvoie au bon post-rock, voir même à ce que beaucoup considèrent comme l'album fondateur de ce sous-genre, le "Laughing Stock" de Talk Talk, album SUBLIME (et improbable vu ce que faisait le groupe quelques années auparavant...) paru en 1991. Bon on n'en atteint tout de même pas les hauteurs vertigineuses, faut pas non plus déconner... (déconner = enlever sa bite du con!!! dingue!!!) L'unique piste du disque est une lente évolution progressive qui passe par divers stade, bien différents les uns des autres, mais au final l'unité est clairement préservée! (bah oui 15 ans d'expériences les mecs aussi...)
On débute par un mystère lunaire très impro/musique concrète qui peut en rebuter certains par son minimalisme, mais on pose juste l'ambiance, sans se presser. Moi ça me parait indispensable de poser une base bien profonde pour pouvoir ensuite encaisser un morceau d'une heure... Si t'es pas dans le truc, tu te fais chier, point barre. Là, au gré d'ambient extra-terrestre, de grincements minéraux et cristallins, de cliquetis insectoïdes et de cloche mystérieuse, quelque chose prend vie, et cette chose est incarnée par les 3 musiciens qui amènent ensuite des sonorités plus organiques. A 13 min, focale sur la bête: elle s'éveille lentement et la batterie a beau répéter son roulement spectaculaire, l'animal est plus sûrement une grosse vache feignasse, au vu de la contrebasse simple, lourde et métronomique. J'imagine bien un gros animal lent au regard lourd et mélancolique, une puissance qui se met en route. Mais en fait, tout devient plus aérien... Est-ce que la vache est entrain de s'envoler? Euhh...laissons de côté les métaphores en fait.
En tout cas, le morceau continuera d'évoluer dans des sphères planantes jusqu'à la fin. Le jazz est toujours présent, via les instruments, les légères notes de piano, la contrebasse qui lâche des "POMMMMM....." de temps à autres et la batterie casi absente. Moi, ça me renvoie en fait à toute cette électro ambient/intello des années 90, dont les fers de lance ont été Oval, Autechre, Jim O'Rourke ou encore Fennesz. Cette influence me semble vraiment très forte avec même quelques tressautements glitchiens tout du long. La guitare qui arrive à 30 min n'est pas ce que je préfère dans ce disque... Son motif n'est peut-être pas assez pur? Un poil lourd? ou simple? Qu'importe, faut pas exagérer non plus ça reste excellent et c'est à ce moment que l'on arrive dans une plus pure tradition post-rock, nappé de Brian Eno / Klaus Schulze. A 40 min, ça s'assombrit (sans doute que la vache qui vole tombe sur un orage...). Une grêle de piano suspend le temps et un divin duo contrebasse/batterie chaotique passe et repasse. C'est un de mes passages préférés!! Sacré ambiance! Et ça n'est pas tiède un seul instant! Ah et putain cette guitare planante qui arrive, style coucher de soleil estival si cher à Christian Fennesz... Superbe!!! Un clair obscure très émouvant. A 48 mn 30, re-temps suspendu! Et là on pourrait très bien être entrain d'écouter une sortie Raster-Noton, label électro minimaliste assez radical, très à la mode depuis 2 ou 3 ans. La fin du disque arrive... Et elle sera superbe. Toujours très simplement... Ça met en valeur l'essentiel. Les notes de piano qui closent le disque sont casi bouleversantes. The Necks, ou comment redonner ses lettres de noblesses à un genre qu'on ne pouvait plus blairer depuis 10 ans.

vendredi 1 janvier 2010

Jouissances porcixoriennes

Et hop la seconde playliste téléchargeable! J'ai choisi un axe "autour du hardcore" histoire de durcir un peu tout ça, et pour envoyer 2010 sur de bons rails pleins d'énergie!

Téléchargement:
[Jouissances porcixoriennes 02] Janvier 2010

01 Complete Failure "Craft Of Discontent" 2009
sur l'album "Heal No Evil"
02 Brutal Truth "Global Good Guy" 2009
sur l'album "Evolution Through Revolution"
03 Limp Wrist "Collapse" 2009
sur l'album "Self-Titled"
04 Celebrity Murders "My Grandmother The Race War" 2005
sur l'album "Time To Kill Space"
05 Look Back And Laugh "Step Forward" 2007
sur l'album "State Of Illusion"
06 Vivisick "Beautiful Shit In The Crowd" 1999
sur l'album "Alarm Chain Handle On Opposite Wall"
07 Needles "Wooden Beads" 2008
sur l'album "Self-Titled"
08 Torrington "Badge Of Shit" 2004
sur l'album "No Mercy For Bastards"
09 Off Minor "Spartan" 2003
sur l'album "The Heat Death Of The Universe"
10 Countdown To Putsch "The Appropriation Of Einstein" 2001
sur l'album "Ideas For The Living And Willing To Act"