jeudi 3 juin 2010

Ybo² "Alienation" 1986

Mais où étais-je en 1986? Qu'est-ce qu'il se passait pour moi pendant qu'au Japon des mecs sortaient des disques complètement dingues, qui ne se faisaient nulle part ailleurs? J'avais 8 ans...et, me croira qui voudra, la noise nippone ne me faisait absolument pas rêver!!! Non, en 1986, je préférais me rouler dans l'herbe et faire du vélo. Putain mais quel ringard...
Pendant ce temps, à l'autre bout du monde: Ybo² sortait "Alienation". Ybo² pour Yellow Biomechanik Orchestra ². Pour situer un peu plus précisément, il faut savoir qu'on y retrouve des "stars" de la noise japonaise: KK Null (juste après ses début en compagnie de Masami Akita et en même temps que son premier groupe démarrait, les "de la balle" Absolut Null Punkt), Michio Kurihara (qui a collaboré notamment avec Boris), Tatsuya Yoshida (batteur et fondateur de Ruins)... Très clairement, lorsque tu écoutes ce disque, qui marque les débuts du groupe, tu comprends que ça a dû avoir une influence dingue. Une formule, noise/punk VS rock prog/psyché, que l'on peut mettre en rapport avec les premiers disques de Today Is The Day, autre groupe culte de noise/psyché (fortement influencé par King Crimson). Ybo² a existé de 1984 à 1990; au fur et à mesure de leurs sorties, on voit leur côté prog/psyché prendre le dessus sur l'aspect noise/punk. Bien dommage à mon goût, mais ça restera tout de même excellent tout du long. Sur la fin, on peut par exemple très clairement supposer que ça a influencé un autre groupe culte, Naked City de John Zorn. J'irais même jusqu'à penser que cette musique a pu éventuellement avoir une certaine influence sur des groupes comme Isis, qui étaient régulièrement perçus comme novateur à la fin des années 90 alors que finalement...


Ce disque essentiel plaira pour son côté précurseur évidemment, les amateurs du Today Is The Day 90's s'y retrouveront, les amateurs de bonne noise/rock aussi, les amateurs de post-hardcore aussi...et les amateurs de rock/prog 70's y trouveront sans doute aussi leur compte. On a une réunion d'instrumentistes de malade, mais aucun aspect démonstratif! Noise VS Sludge dans la forme la plus simple, la plus pure. Le disque commence par "Amerika", un morceau de 12 minutes qui ressortira quelques mois plus tard, mais en version longue, sur un autre de leur disque quasiment aussi excellent: Taiyou No Ouji, sur lequel on trouve un morceau absolument génial: Warchild. Attention voilà un extrait live absolument fabuleux!!!! La suite du disque va de déluge free/noise-prog en pure noise/rock fabuleuse avec un son excellent, une batterie virtuose, des guitares distordues et une basse dronisante, TOUJOURS dans une matière très sombre et qui sait aussi se faire hyper touchante... Et ouais on n'est pas entrain de se branler dans ce groupe, zéro pose.
Disque majeur, tout simplement. Et pour ceux qui veulent approfondir, je ne peux que conseiller d'écouter aussi l'autre groupe des débuts de KK Null, que j'ai évoqué plus haut: Absolut Null Punkt. C'est vraiment très très bon aussi, mais dans un genre plus expé. Leur disque "Ultrasonic Action" est paru en 1993 mais est en fait une réédition de trucs déjà parus au même moment que ces débuts de Ybo², entre 1985 et 1987.

jeudi 27 mai 2010

Drunkdriver "S/T" 2010

Groupe éclair encore une fois malheureusement... Drunkdriver venait de New-York et leur musique était une noise punk/hardcore cradingue et sauvage. Premier disque dont on a beaucoup parlé, le fameux "Born Pregnant" sorti sur Parts Unknown Records était une chape de plomb noise assez impressionnante. Un chant arraché et une pression constante maintenue tout le long du disque. Guitares sursaturée, ambiance tréfond des tréfonds... Et toi la gueule enfoncée dans la boue. Ils ont ensuite sorti divers single à gauche, à droite plus ou moins intéressants. C'est là qu'on a pu s'apercevoir qu'ils avaient une face plus expérimentale dans laquelle ils se laissaient aller à des délires expérimentaux ambient/noise. Moi ça m'a laissé froid. Ou disons plutôt beaucoup moins chaud que leur visage hardcore de malade.
Et là, ce nouveau disque annoncé sur LOAD Records (Arab On Radar, Brainbombs, Coughs, Clockcleaner, Burmese, Lightning Bolt, Pink And Brown, Sightings, Silver Dagger, Vaz, Harry Pussy, Business Lady, etc,...impressionnant non?), je ne sais même pas trop s'il est sorti dessus finalement. Ce qu'il s'est passé, c'est que le batteur a été accusé de viol... Ca fait mauvaise presse, surtout quand un groupe comme No Age refuse de jouer en leur compagnie à un festival du coup... Le batteur de Drunkdriver (qui joue aussi dans les très bon Pygmy Shrews) a expliqué l'affaire en disant qu'il avait alors 15 ans et était complètement bourré... Bref...tout ça a abouti au split du groupe...et je ne sais pas si Pygmy Shrews en est au même point, mais apparemment non.


Et ce fameux dernier disque dans tout ça? La face expérimental/noise? Ou le bon rock qui arrache? Eh bah.. OUF c'est le second!! C'est dans la même veine que leur premier disque en fait: toujours trèèèèès noir, très sauvage, très organique, très noise, le chant dégueule toujours des...euh....BEEEEUUUUAAARRRRRGGHHHHHHH!!!!!! Le son est par contre un poil moins crade! C'est pas un problème car avant ça l'était tellement que ça pouvait frôler la pose jusqu'au-boutiste. Le disque est totalement à la hauteur du label qui les signe donc (?). C'est noise de chez noise, et hardcore de chez hardcore: les accords binaires sont plus présents qu'ils ne l'ont jamais été dans ce groupe. C'est pas systématique non plus. Perso, je croise aussi des accents à la Brainbombs à ma grande surprise et pour mon plus grand plaisir: ce marasme dégueulasse qui groove presque dans une répétition maladive de riffs mortels. Ils le font par moment et de la plus belle manière: la seconde moitié du morceau "Bad Year" est une tuerie sans nom dans le genre!! On pense évidemment aussi à Pissed Jeans ou Clockcleaner pour la noise sombre sludgesque...mais aussi à de plus rares moments à du post-hardcore à la Breach! Je pense surtout au dernier morceau "All The Dead Dogs".
On atteint régulièrement dans ce disque de purs moments de sauvagerie maladive, régressive et BROUUUUTALE et putain qu'est-ce que ça fait du bien!!!!
En résumé, c'est bel et bien le meilleur disque sorti par Drunkdriver. Moins extrême que le "Born Pregnant" mais des compos du coup boostées par un meilleur son. Un des meilleurs disques de cette première moitié de l'année, et hop!

samedi 22 mai 2010

Jouissances porcixoriennes

Hum...ce blog ne sert à rien... Si seulement j'étais plus "fidèle"...
Donc, il n'y a pas eu de Jouissances Porcixoriennes durant avril. Merde quoi, j'avais pourtant cru pouvoir respecter au moins ça ah ah.
Bah non... Et j'ai bien failli manquer le mois de mai. Mais j'ai eu l'envie, eh oui car je fonctionne vraiment par l'envie en cet endroit, de faire une jouissance porcixorienne consacrée à un seul groupe: Sparks. Pourquoi? Car je trouve ça tellement injuste que ce groupe soit à ce point sous-estimé!!!! Les mecs, de Los Angeles, centrés autour de 2 frangins, Ron et Russell Mael, ont commencé à la fin des années 60, ont pondu 21 albums, et sont toujours actifs de nos jours. Les 2 leaders ont aujourd'hui 57 et 60 ans. Payes ton vertige.



Ils ont entre temps touché à moult styles, mais leur marque de fabrique, c'est une pop baroque et outrée, au croisement de...euh...allez...la B.O. de The Rocky Horror Picture Show, Queen, David Bowie et surtout la pop anglaise de la plus grande tradition. Ouep, ça fait chargé et sûrement très peur comme description. Et en effet, musicalement c'est ultra chargé, tu croises d'ailleurs un peu tous les genres de musiques dans leur carrière: de la pop de Beatles à leur tout début quand ils s'appelaient Halfnelson, au classique baroque pop de leur dernier album en date, en passant par la pop de music-hall aux relents protopunk des années 70, puis le disco du début des années 80 avec Giorgio Moroder ou encore la dance pop des années 90... Leur credo c'est le too much... Toutes ces expériences dans tous ces styles n'ont fait qu'apporter un flot incessant d'idées à leur délire musicale que certains coincés qualifieront de régulièrement "borderline".



Moi, j'adore ça dans Sparks justement: énormément d'humour et un côté barjot surréaliste qui peut-être vu comme un bras d'honneur permanent à l'intelligentsia du bon goût musical, à ses codes et à ses modes. Enfin, une telle posture à elle seule n'explique pas non plus pourquoi Sparks est génial. Il y a aussi dans ce groupe, mine de rien, un chanteur incroyable, un talent de composition fou (quelle virtuosité de construction dans ces morceaux qui partent dans tous les sens!), des musiciens de la mort, et un esprit aventureux jamais démenti!



J'ai donc fait une sélection de 21 morceaux (la flemme de couper à 20, désolé...), sortis tout le long de leur carrière. Pour les puristes, j'ai choisi de zapper les années 80 et 90; non pas que je rejette cette période, mais je la connais trop peu à vrai dire. De tout de façon, il y avait largement matière à faire une putain de phoquing sélection dans tout le reste de leur discographie. Dur dur de faire un choix parfois... Ah un truc important aussi, j'avais déjà mis un morceau de Sparks dans les Jouissances Porcixoriennes 01, le tout premier morceau "Fletcher Honorama"; je ne l'ai pas remis ici donc, mais pourtant il méritait très clairement sa place. Libre à chacun d'aller le chopper où il se trouve donc!


Téléchargement
:
[Jouissances porcixoriennes 05] Mai 2010

01 "Escape. Part 2" 2009
sur l'album "The Seduction Of Ingmar Bergman"
02 "How Do I Get to Carnegie Hall?" 2002
sur l'album "Lil' Beethoven"
03 "Moon Over Kentucky" 1973
sur l'album "A Woofer In Tweeter's Clothing"
04 "At Home at Work at Play" 1974
sur l'album "Propaganda"
05 "This Town Ain't Big Enough for Both of Us" 1974
sur l'album "Kimono My House"
06 "Dick Around" 2006
sur l'album "Hello Young Lovers"
07 "Don't Leave Me Alone with Her" 1974
sur l'album "Propaganda"
08 "I Like Girls" 1976
sur l'album "Big Beat"
09 "Suburban Homeboy" 2002
sur l'album "Lil' Beethoven"
10 "Profile" 1975
sur l'album "Indiscreet"
11 "I Can't Believe That You Would Fall for All the Crap in This Song" 2008
sur l'album "Exotic Creatures of the Deep"
12 "Achoo" 1974
sur l'album "Propaganda"
13 "Equator" 1974
sur l'album "Kimono My House"
14 "Ugly Guys With Beautiful Girls" 2002
sur l'album "Lil' Beethoven"
15 "Photoshop" 2008
sur l'album "Exotic Creatures of the Deep"
16 "Reinforcements" 1974
sur l'album "Propaganda"
17 "Thank God It's Not Christmas" 1974
sur l'album "Kimono My House"
18 "Never Turn Your Back on Mother Earth" 1974
sur l'album "Propaganda"
19 "Likeable" 2008
sur l'album "Exotic Creatures of the Deep"
20 "England" 1976
sur l'album "Big Beat"
21 "Bon Voyage" 1974
sur l'album "Propaganda"

vendredi 30 avril 2010

Parenthetical Girls "Privilege, Pt. 1, On Death & Endearments" 2010

Parenthetical Girls est un groupe qui est actuellement à Portland aux States. Leur musique, c'est de la pure pop. En développant un poil, je crois qu'on pourrait ajouter que le rendu est proche d'une art-pop baroque et romantique. Un peu dans les eaux de Sparks, mais un Sparks pas barré... Mouais, pas un Sparks alors peut-être en fait... Disons que c'est une pop vachement élaborée et maniérée. Vu sous cet angle, ça peut faire peur, je le conçois. C'est un groupe très proche de trucs genre Xiu Xiu, The Dead Science, Former Ghosts... Au départ, son nom, c'était Swastika Girls, en rapport avec un morceau de Brian Eno. Deux des membres de base jouent d'ailleurs maintenant dans The Dead Science.

Ce groupe ne m'a pas forcément percuté directement en fait... Personnellement, je les ai découvert en 2008 avec leur dernier album en date, "Entanglements". Ils évoluent dans un style pas forcément à la mode, loin de toutes sonorités noise ou lo-fi et donc, il passe relativement inaperçu. Mais au bout du compte, j'ai été carrément séduit. Au départ, plutôt rebuté par le maniérisme du chant, mais rapidement, le talent mélodique, la force d'un univers singuliers, le côté "jm'en branle de pas suivre la mode"...tout ça donne énormément de caractère à ce qu'on entend. Dans cet album par lequel je les ai découverts, il y avait le morceau "A Song For Ellie Greenwich"... Putain... LA merveille pop immortelle! Je crois que j'aimerai ce morceau à vie. D'ors et déjà, il fait partie de mon panthéon personnel des plus chouettes morceaux jamais composés, ni plus, ni moins. Du coup, même si le reste de l'album n'était pas aussi exceptionnel (il était "juste" bon), ça m'avait quand même mis la puce à l'oreille quant au talent du groupe.


Alors du coup, j'étais très curieux d'écouter ce "Privilege, Pt. 1, On Death & Endearments", ep sorti il y a quelques mois. Ils continuent de creuser le même sillon pop expé mélancolique et sucré, et le talent s'affirme de plus en plus. Autant leurs morceaux deviennent de plus en plus simples, autant leur univers acquiert de la force! Cet ep de 4 titres est vraiment excellent de bout en bout. Et ce chanteur androgyne hyper charismatique... Il représente bien ce qu'on entend au final. Un truc soigné, élaboré, mais ambigu, dont on devine, via les paroles notamment, que leur truc, c'est l'ombre, malgré la forme baroque et ouverte. Et c'est marrant, mais j'ai le sentiment que mélodiquement, ce 4 titres est sous certains aspects très japonisant... Il me semble retrouver des mélodies et teintes que l'on croise dans le traditionnel nippon. Un clip a même été réalisé pour le premier titre: "Evelyn McHale". Ce disque est disponible en vinyl sur Slender Means Society. Les 4 morceaux sont superbes, et le talent de ce groupe est maintenant une évidence qui me permet de croire qu'un de ces 4, un album monumental risquerait de voir le jour.
Ah...et pour ceux qui se demandent si le nom du groupe a quelque chose à voir avec la no-wave des Theoretical Girls, musicalement non... Et quant à savoir si il y a un hommage là-dessous, je n'ai rien trouvé sur le sujet!

lundi 26 avril 2010

Thinking Machines "Work Tapes" 2010

Pour ceux qui cherchent un rock mélodique à la croisée de chemins tracés par Dinosaur Jr, Pavement ou encore Sonic Youth... Toujours dans la même veine que leurs précédents disques, Thinking Machines, groupe de Philadelphia, vient de sortir leur nouvel album.
Le tout est donc très classique, dans ce son très 90's, chant trainant à la Stephen Malkmus (Pavement) et très belles guitares à la Dinosaur Jr/Sonic Youth donc...
Il n'y a pas à mon goût de véritable perle comme le "Love of Sea" présent sur leur précédent disque (et écoutable dans la Jouissance Porcixorienne 01), mais ça reste très attachant, simple et carrément supérieur à la plupart des sorties actuelles. Un disque pas spectaculaire, mais avec une qualité et unité de son très séduisantes. Et je le suspecte de bien plus encore, le genre à s'imposer sur la longueur sans qu'on s'en aperçoive...

lundi 1 mars 2010

Jouissances porcixoriennes

Téléchargement:
[Jouissances porcixoriennes 04] Mars 2010

01 Herds "Spring" 2009
sur l'album "ST"
02 Talk Is Poison "Control" 1999
sur l'ep "Control"
03 NN "Pasivos Muertos" 2009
sur le 7" "Pasivos Muertos"
04 Tales Of Terror "Danant" 1984
sur l'album "ST"
05 Die Haut & Nick Cave "Tokyo Express" 1983
sur l'album "Burnin' The Ice"
06 Elapse-O "Golden Ships" 2008
sur l'ep "ST"
07 Talk Talk "After The Flood" 1991
sur l'album "Laughing Stock"
08 Pantha Du Prince "The Splendour" 2010
sur l'album "Black Noise"
09 Andreas Tilliander "Arlanda (feat. Jocke Berg)" 2009
sur l'album "Show"
10 CX Kidtronik "Tricky Dick (feat. Ramm:Ell:Zee)" 2006
sur l'album "Krak Attack"

dimanche 28 février 2010

Herds "S/T" 2009

Herds est un groupe récent qui a sorti, en plus de ce LP, deux 7" , tous sur Fashionable Idiots, ceux-là même qui ont sorti le fameux "Barricade" de Condominium dont j'ai parlé avec ardeur dans un post précédent. On y trouve un ex-Charles Bronson, ce qui met la puce à l'oreille sur, d'une part le registre musicale, mais aussi la qualité de ce qu'on va se verser dans les oreilles.
Euhhh je vais faire comme le disque, aller direct dans le lard: on est là en plein hardcore régressif au son rond, lourd et noise. 13 morceaux en à peine 26 minutes qui rockent bien du cul. Un chant couillu, une batterie qui te martèle la gueule, une partie guitare un poil trop simple...mais qui renforce le côté gros bourrin qui te bourre bien gras. Un peu à la manière d'un Vandal X qui cherche surtout pas la subtilité, on croise aussi cet aspect "je veux faire mal et décrasser, peu importe la manière". Et ça marche carrément, même si c'est un poil répétitif parfois. Un poil hein... J'aurais même pas dû en parler pfff...
De tout de façon, peu importe, le truc est tellement généreux dans l'énergie que tu suis sans te poser de question, un bon gros défouloir quoi... Les mecs tournent avec Condominium ou même Pissed Jeans, des groupes qui leurs vont bien, on est dans les mêmes eaux. Ça renvoie même pas mal à une partie du dernier Pissed Jeans en définitive. La partie hardcore tubesque, ma préférée, pas la partie sludge trop dark de la mort... Ce LP de Herds est un excellent disque donc! Et on peut le chopper ici: Deer Healer. (et je vais pas me priver d'en mettre un extrait dans ma jouissance porcixorienne 4, demain!)

samedi 27 février 2010

Needles "Desastre 7"" 2009

Needles est le dernier projet en date de Brian Stern, mon héros personnel de tout ce qui est noise/hardcore/rock. Casi tous les projets auxquels il participe sont géniaux: entre autres Creeps On Candy, Dead And Gone, Look Back And Laugh, Talk Is Poison... Assez marrant, plus on avance dans le temps et plus ses projets sont violents! Du noise/rock de Creeps On Candy au hardcore extrême de Needles. Il existe tout de même un dénominateur commun: le noir. La musique de tous ces groupes est toujours sombre et tendue, toujours le point d'arrivée d'une force de colère dont on lâche les brides.
Brian s'occupe aussi de Bad Skulls, label/distro/store de la crème de la crème underground hardcore californienne. On peut d'ailleurs y trouver ce Needles et leur précédent 7". Mais aussi des disques d'autres groupes dont fait partie un autre membre de Needles, Martín Sorrondeguy, bien culte aussi dans le genre. Et pas des groupes de seconde zone; il chante aussi dans Los Crudos et Limp Wrist (leur dernier 12" est mortel, on peut le chopper sur La Vida Es Un Mus Diskos) et NN (récent groupe excellent...aussi). Les autres membres ont aussi participé à des groupes notables: Year Future et Never Healed (dont le premier disque méconnu est balèse!).

Ce Needles est exactement dans la continuité du premier 7" sorti en 2007, avec le même nombre de morceaux (6). Un déluge punk/hardcore aux guitares vaguement noise, une basse ondulante d'enfer et un son global très old school. Chaque morceau est une bombe du genre, batterie directe et guitare (souvent) binaire, ça te baffe la gueule très généreusement, le chant s'arrache et te déchire les oreilles, c'est vraiment super jouissif! Le même registre que Limp Wrist, encore une fois... Classique dans le sens noble du terme. J'ai par contre hâte qu'ils passent à la vitesse supérieur, question productivité hé hé...

lundi 1 février 2010

Jouissances porcixoriennes

Une playlist un peu schizophrénique!! Enfin au bout du compte, ça s'enchaîne super bien...

Téléchargement:
[Jouissances porcixoriennes 03] Février 2010

01 Nick Drake "Things Behind The Sun" 1972
sur l'album "Pink Moon"
02 Townes Van Zandt "Waitin' Around To Die" 1970
sur l'album "ST"
03 Charlie Parr "1917" 2004
sur l'album "King Earl"
04 Derroll Adams "Love Song" 1972
sur l'album "Feelin' Fine"
05 Smog "Palimpsest" 2005
sur l'album "A River Ain't Too Much To Love"
06 Rapeman "Budd" 1988
sur l'ep "Budd"
07 Big'n "Trophy" 1996
sur l'album "Discipline Through Sound"
08 Scul Hazzards "Suburbs" 2009
sur l'album "Landlord"
09 Brainbombs"Die You Fuck" 1996
sur l'album "Obey"
10 Creeps On Candy "Fish People" 1999
sur l'album "Wonders Of Giardia"

mercredi 13 janvier 2010

Bill Orcutt "A New Way To Pay Old Debts" 2009

Un disque de guitare! Un disque de blues! Un disque de guitare acoustique blues instrumental plus précisément. Jamais j'aurais pensé que Bill Orcutt se serait investi dans cette voie!! Je le voyais plus, malheureusement, s'engouffrer dans une free noise hyper hermétique et au final d'un convenu assez net, au vu de son premier album solo qui date tout de même de 1997. Un truc plutôt lambda, pas spécialement intéressant. Évidemment, le plus excitant chez Bill Orcutt c'était son groupe du milieu des années 90, Harry Pussy, depuis devenu culte, truc hallucinant et hyper radical, une free noise/rock sans aucune retenue avec une batteuse/hurleuse tarentulesque dans un déluge sonore au final hyper organique, un véritable tour de force (acclamé par Thurston Moore de Sonic Youth et Lou Barlow de Sebadoh). Depuis son premier disque solo, pas de nouvelles discographiques cependant... Son retour est donc assez intrigant, et en ce qui me concerne assez excitant car je suis à la base hyper fan de Harry Pussy, au-delà de l'aspect spectaculaire, autant pour son jusqu'au-boutisme hardcore que pour la qualité de sa matière. Le résultat est bien au-delà de mes espérances... Oh merde, ce disque est pas loin d'être un chef d'oeuvre...
8 morceaux de la même veine se succèdent, un déluge de dentelle-core acoustique d'une intensité folle, hyper complexe et d'une beauté bluffante. Wouaww moi ça m'hypnotise ce truc! Quelle matière!!! On est en plein John Fahey, superbe guitare en arpèges qui virevolte en tout sens pour un ensorcellement brutal et, comme dans Harry Pussy, hyper organique (orgasmique oui!!!). Un John Fahey qui cultiverait sa part blues et qui souffrirait d'épilepsie... Le son est définitivement blues...même si le flamenco est aussi présent. Et en fait, une évidence s'impose à travers ce mélange: il y avait bien un groupe qui errait dans les mêmes eaux... Un groupe français, devenu culte aussi depuis, bordelais.... Dans le mille: Cheval De Frise. On est exactement dans le même registre.

Le son obtenu est sublime, sec, abrasif et hyper tendu, mais la façon de jouer fluide apporte une souplesse à la musique, ça tournoie littéralement, ça t'enveloppe et te caresse, et même si ça t'arrache sûrement quelques lambeaux de peau, ça n'est vraiment pas grave, toi t'es envoûté. C'est le genre de flot hyper dense qu'on retrouve par exemple dans les passages les plus intenses du "Well-Tuned Piano..." de La Monte Young... On ne l'attendait pas là...mais finalement, on n'est pas si loin que ça non plus de Harry Pussy. C'est juste moins électrique et plus dirigé (blues et flamenco donc...). A noter que le second morceau est une reprise de Lightnin' Hopkins, célèbre blues man fondateur. A la base, un très beau blues classique, ici, un truc sombre et tendu qui frôle l'hystérie sur la fin...
Ce disque est paru sur Palilalia Records, dont les seules sorties sont ce disque et un single de...Bill Orcutt. Je ne sais pas si c'est lui derrière ce label cependant. Pour avoir un aperçu de ce que donne cette merveille, en vidéo, allez vous prendre une claque ici: BAMMM DANS TA GUEULE!!!!

(putain, j'ai pas pu m'empêcher de caser 8 "hyper" encore une fois :/ enfin 9 maintenant... )

mardi 12 janvier 2010

Cacaw, nouveau morceau sur le myspace...

Mouais bon super court le billet, mais bon...pour ceux qui savent que Cacaw est un des groupes noise/rock récents les plus importants du moment (le plus important?), rien qu'un nouveau titre, c'est la grosse fête! Et putain, il est terrible, putain quelle claque encore une fois, putain, putain, putain, qu'est ce que c'est bon!!! Ça s'intitule "Earth Doesn't Deserve You".

samedi 9 janvier 2010

The Necks "Silverwater" 2009

Petite présentation! The Necks est un groupe australien, culte, comprenant 3 mecs, 1 néo-zélandais (Chris Abrahams au piano) et 2 Sydneysiens (Tony Buck à la batterie et Lloyd Swanton à la contrebasse). Tous les trois ont participé à moult projets, Tony Buck semblant être le plus proche de la galaxie punk/rock au regard de ses collaborations: John Zorn, Tom Cora, The EX, Kletka Red, Ground Zero,etc,... Et il a même formé le groupe Peril dans les années 90 au Japon avec les maîtres noiseux Otomo Yoshihide et Kato Hideki. Le premier disque de The Necks, "Sex" parait en 1989 et pose les bases d'une formule qui ne changera que très peu: 3 mecs issus du jazz déroulent, souvent sur une plage d'à peu près 1h, une impro jazz/ambient un peu bâtarde, mêlée à des éléments issus d'autres courant musicaux. Une formule qui à l'écoute sonne très classique, direct descendants minimalistes d'un Henry Cow (groupe jazz rock 70's de Fred Frith) planant. Le "Silverwater", leur dernier disque en date, est dans le même genre que les 14 autres disques...mais il semble que depuis leurs débuts, les influences extérieures au jazz se font de plus en plus fortes. Ici, en fait, il est même difficiles de parler uniquement d'un disque de jazz. Ok, il reste le format impro, les instruments caractéristiques, et quelques passages "typiques"...mais au fond, si tu veux ranger ça dans un truc, c'est bien plus dans ce qu'on appelle post-rock.... Oh My God!!! Ça me fait bien mal de qualifier un bon disque de cette appellation galvaudée par des millions de groupes de merde, depuis que Mogwai a rendu la recette hyper efficace. Putain du post-rock!?! Merde ce terme renvoie tellement à une esthétique à zéro créativité, qu'il est difficile de se souvenir les bons disques auxquels il renvoyait d'abord dans les années 90...

Non, ce très très chouette "Silverwater" renvoie au bon post-rock, voir même à ce que beaucoup considèrent comme l'album fondateur de ce sous-genre, le "Laughing Stock" de Talk Talk, album SUBLIME (et improbable vu ce que faisait le groupe quelques années auparavant...) paru en 1991. Bon on n'en atteint tout de même pas les hauteurs vertigineuses, faut pas non plus déconner... (déconner = enlever sa bite du con!!! dingue!!!) L'unique piste du disque est une lente évolution progressive qui passe par divers stade, bien différents les uns des autres, mais au final l'unité est clairement préservée! (bah oui 15 ans d'expériences les mecs aussi...)
On débute par un mystère lunaire très impro/musique concrète qui peut en rebuter certains par son minimalisme, mais on pose juste l'ambiance, sans se presser. Moi ça me parait indispensable de poser une base bien profonde pour pouvoir ensuite encaisser un morceau d'une heure... Si t'es pas dans le truc, tu te fais chier, point barre. Là, au gré d'ambient extra-terrestre, de grincements minéraux et cristallins, de cliquetis insectoïdes et de cloche mystérieuse, quelque chose prend vie, et cette chose est incarnée par les 3 musiciens qui amènent ensuite des sonorités plus organiques. A 13 min, focale sur la bête: elle s'éveille lentement et la batterie a beau répéter son roulement spectaculaire, l'animal est plus sûrement une grosse vache feignasse, au vu de la contrebasse simple, lourde et métronomique. J'imagine bien un gros animal lent au regard lourd et mélancolique, une puissance qui se met en route. Mais en fait, tout devient plus aérien... Est-ce que la vache est entrain de s'envoler? Euhh...laissons de côté les métaphores en fait.
En tout cas, le morceau continuera d'évoluer dans des sphères planantes jusqu'à la fin. Le jazz est toujours présent, via les instruments, les légères notes de piano, la contrebasse qui lâche des "POMMMMM....." de temps à autres et la batterie casi absente. Moi, ça me renvoie en fait à toute cette électro ambient/intello des années 90, dont les fers de lance ont été Oval, Autechre, Jim O'Rourke ou encore Fennesz. Cette influence me semble vraiment très forte avec même quelques tressautements glitchiens tout du long. La guitare qui arrive à 30 min n'est pas ce que je préfère dans ce disque... Son motif n'est peut-être pas assez pur? Un poil lourd? ou simple? Qu'importe, faut pas exagérer non plus ça reste excellent et c'est à ce moment que l'on arrive dans une plus pure tradition post-rock, nappé de Brian Eno / Klaus Schulze. A 40 min, ça s'assombrit (sans doute que la vache qui vole tombe sur un orage...). Une grêle de piano suspend le temps et un divin duo contrebasse/batterie chaotique passe et repasse. C'est un de mes passages préférés!! Sacré ambiance! Et ça n'est pas tiède un seul instant! Ah et putain cette guitare planante qui arrive, style coucher de soleil estival si cher à Christian Fennesz... Superbe!!! Un clair obscure très émouvant. A 48 mn 30, re-temps suspendu! Et là on pourrait très bien être entrain d'écouter une sortie Raster-Noton, label électro minimaliste assez radical, très à la mode depuis 2 ou 3 ans. La fin du disque arrive... Et elle sera superbe. Toujours très simplement... Ça met en valeur l'essentiel. Les notes de piano qui closent le disque sont casi bouleversantes. The Necks, ou comment redonner ses lettres de noblesses à un genre qu'on ne pouvait plus blairer depuis 10 ans.

vendredi 1 janvier 2010

Jouissances porcixoriennes

Et hop la seconde playliste téléchargeable! J'ai choisi un axe "autour du hardcore" histoire de durcir un peu tout ça, et pour envoyer 2010 sur de bons rails pleins d'énergie!

Téléchargement:
[Jouissances porcixoriennes 02] Janvier 2010

01 Complete Failure "Craft Of Discontent" 2009
sur l'album "Heal No Evil"
02 Brutal Truth "Global Good Guy" 2009
sur l'album "Evolution Through Revolution"
03 Limp Wrist "Collapse" 2009
sur l'album "Self-Titled"
04 Celebrity Murders "My Grandmother The Race War" 2005
sur l'album "Time To Kill Space"
05 Look Back And Laugh "Step Forward" 2007
sur l'album "State Of Illusion"
06 Vivisick "Beautiful Shit In The Crowd" 1999
sur l'album "Alarm Chain Handle On Opposite Wall"
07 Needles "Wooden Beads" 2008
sur l'album "Self-Titled"
08 Torrington "Badge Of Shit" 2004
sur l'album "No Mercy For Bastards"
09 Off Minor "Spartan" 2003
sur l'album "The Heat Death Of The Universe"
10 Countdown To Putsch "The Appropriation Of Einstein" 2001
sur l'album "Ideas For The Living And Willing To Act"