

On débute par un mystère lunaire très impro/musique concrète qui peut en rebuter certains par son minimalisme, mais on pose juste l'ambiance, sans se presser. Moi ça me parait indispensable de poser une base bien profonde pour pouvoir ensuite encaisser un morceau d'une heure... Si t'es pas dans le truc, tu te fais chier, point barre. Là, au gré d'ambient extra-terrestre, de grincements minéraux et cristallins, de cliquetis insectoïdes et de cloche mystérieuse, quelque chose prend vie, et cette chose est incarnée par les 3 musiciens qui amènent ensuite des sonorités plus organiques. A 13 min, focale sur la bête: elle s'éveille lentement et la batterie a beau répéter son roulement spectaculaire, l'animal est plus sûrement une grosse vache feignasse, au vu de la contrebasse simple, lourde et métronomique. J'imagine bien un gros animal lent au regard lourd et mélancolique, une puissance qui se met en route. Mais en fait, tout devient plus aérien... Est-ce que la vache est entrain de s'envoler? Euhh...laissons de côté les métaphores en fait.
En tout cas, le morceau continuera d'évoluer dans des sphères planantes jusqu'à la fin. Le jazz est toujours présent, via les instruments, les légères notes de piano, la contrebasse qui lâche des "POMMMMM....." de temps à autres et la batterie casi absente. Moi, ça me renvoie en fait à toute cette électro ambient/intello des années 90, dont les fers de lance ont été Oval, Autechre, Jim O'Rourke ou encore Fennesz. Cette influence me semble vraiment très forte avec même quelques tressautements glitchiens tout du long. La guitare qui arrive à 30 min n'est pas ce que je préfère dans ce disque... Son motif n'est peut-être pas assez pur? Un poil lourd? ou simple? Qu'importe, faut pas exagérer non plus ça reste excellent et c'est à ce moment que l'on arrive dans une plus pure tradition post-rock, nappé de Brian Eno / Klaus Schulze. A 40 min, ça s'assombrit (sans doute que la vache qui vole tombe sur un orage...). Une grêle de piano suspend le temps et un divin duo contrebasse/batterie chaotique passe et repasse. C'est un de mes passages préférés!! Sacré ambiance! Et ça n'est pas tiède un seul instant! Ah et putain cette guitare planante qui arrive, style coucher de soleil estival si cher à Christian Fennesz... Superbe!!! Un clair obscure très émouvant. A 48 mn 30, re-temps suspendu! Et là on pourrait très bien être entrain d'écouter une sortie Raster-Noton, label électro minimaliste assez radical, très à la mode depuis 2 ou 3 ans. La fin du disque arrive... Et elle sera superbe. Toujours très simplement... Ça met en valeur l'essentiel. Les notes de piano qui closent le disque sont casi bouleversantes. The Necks, ou comment redonner ses lettres de noblesses à un genre qu'on ne pouvait plus blairer depuis 10 ans.
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