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samedi 27 février 2010

Needles "Desastre 7"" 2009

Needles est le dernier projet en date de Brian Stern, mon héros personnel de tout ce qui est noise/hardcore/rock. Casi tous les projets auxquels il participe sont géniaux: entre autres Creeps On Candy, Dead And Gone, Look Back And Laugh, Talk Is Poison... Assez marrant, plus on avance dans le temps et plus ses projets sont violents! Du noise/rock de Creeps On Candy au hardcore extrême de Needles. Il existe tout de même un dénominateur commun: le noir. La musique de tous ces groupes est toujours sombre et tendue, toujours le point d'arrivée d'une force de colère dont on lâche les brides.
Brian s'occupe aussi de Bad Skulls, label/distro/store de la crème de la crème underground hardcore californienne. On peut d'ailleurs y trouver ce Needles et leur précédent 7". Mais aussi des disques d'autres groupes dont fait partie un autre membre de Needles, Martín Sorrondeguy, bien culte aussi dans le genre. Et pas des groupes de seconde zone; il chante aussi dans Los Crudos et Limp Wrist (leur dernier 12" est mortel, on peut le chopper sur La Vida Es Un Mus Diskos) et NN (récent groupe excellent...aussi). Les autres membres ont aussi participé à des groupes notables: Year Future et Never Healed (dont le premier disque méconnu est balèse!).

Ce Needles est exactement dans la continuité du premier 7" sorti en 2007, avec le même nombre de morceaux (6). Un déluge punk/hardcore aux guitares vaguement noise, une basse ondulante d'enfer et un son global très old school. Chaque morceau est une bombe du genre, batterie directe et guitare (souvent) binaire, ça te baffe la gueule très généreusement, le chant s'arrache et te déchire les oreilles, c'est vraiment super jouissif! Le même registre que Limp Wrist, encore une fois... Classique dans le sens noble du terme. J'ai par contre hâte qu'ils passent à la vitesse supérieur, question productivité hé hé...

mercredi 13 janvier 2010

Bill Orcutt "A New Way To Pay Old Debts" 2009

Un disque de guitare! Un disque de blues! Un disque de guitare acoustique blues instrumental plus précisément. Jamais j'aurais pensé que Bill Orcutt se serait investi dans cette voie!! Je le voyais plus, malheureusement, s'engouffrer dans une free noise hyper hermétique et au final d'un convenu assez net, au vu de son premier album solo qui date tout de même de 1997. Un truc plutôt lambda, pas spécialement intéressant. Évidemment, le plus excitant chez Bill Orcutt c'était son groupe du milieu des années 90, Harry Pussy, depuis devenu culte, truc hallucinant et hyper radical, une free noise/rock sans aucune retenue avec une batteuse/hurleuse tarentulesque dans un déluge sonore au final hyper organique, un véritable tour de force (acclamé par Thurston Moore de Sonic Youth et Lou Barlow de Sebadoh). Depuis son premier disque solo, pas de nouvelles discographiques cependant... Son retour est donc assez intrigant, et en ce qui me concerne assez excitant car je suis à la base hyper fan de Harry Pussy, au-delà de l'aspect spectaculaire, autant pour son jusqu'au-boutisme hardcore que pour la qualité de sa matière. Le résultat est bien au-delà de mes espérances... Oh merde, ce disque est pas loin d'être un chef d'oeuvre...
8 morceaux de la même veine se succèdent, un déluge de dentelle-core acoustique d'une intensité folle, hyper complexe et d'une beauté bluffante. Wouaww moi ça m'hypnotise ce truc! Quelle matière!!! On est en plein John Fahey, superbe guitare en arpèges qui virevolte en tout sens pour un ensorcellement brutal et, comme dans Harry Pussy, hyper organique (orgasmique oui!!!). Un John Fahey qui cultiverait sa part blues et qui souffrirait d'épilepsie... Le son est définitivement blues...même si le flamenco est aussi présent. Et en fait, une évidence s'impose à travers ce mélange: il y avait bien un groupe qui errait dans les mêmes eaux... Un groupe français, devenu culte aussi depuis, bordelais.... Dans le mille: Cheval De Frise. On est exactement dans le même registre.

Le son obtenu est sublime, sec, abrasif et hyper tendu, mais la façon de jouer fluide apporte une souplesse à la musique, ça tournoie littéralement, ça t'enveloppe et te caresse, et même si ça t'arrache sûrement quelques lambeaux de peau, ça n'est vraiment pas grave, toi t'es envoûté. C'est le genre de flot hyper dense qu'on retrouve par exemple dans les passages les plus intenses du "Well-Tuned Piano..." de La Monte Young... On ne l'attendait pas là...mais finalement, on n'est pas si loin que ça non plus de Harry Pussy. C'est juste moins électrique et plus dirigé (blues et flamenco donc...). A noter que le second morceau est une reprise de Lightnin' Hopkins, célèbre blues man fondateur. A la base, un très beau blues classique, ici, un truc sombre et tendu qui frôle l'hystérie sur la fin...
Ce disque est paru sur Palilalia Records, dont les seules sorties sont ce disque et un single de...Bill Orcutt. Je ne sais pas si c'est lui derrière ce label cependant. Pour avoir un aperçu de ce que donne cette merveille, en vidéo, allez vous prendre une claque ici: BAMMM DANS TA GUEULE!!!!

(putain, j'ai pas pu m'empêcher de caser 8 "hyper" encore une fois :/ enfin 9 maintenant... )