dimanche 29 novembre 2009

Holden "Fantomatisme" 2009

Le secret le mieux gardé de la pop française... Comment ce groupe peut-il encore passer aussi inaperçu? Certes, ce disque et son prédécesseur ont été loué au travers de nombreuses critiques, mais au bout du compte, ça reste quand même assez confidentiel. Pourtant, les morceaux, riches et parfois complexes, sont d'écoute très facile, on est bien dans la pop la plus pure, une pop qui s'assume à 400%, au mélodies collantes comme pas possible... Bon, on est par contre en pleine pop savante, qui emprunte à un large éventail de différents styles, tout ça réuni au final autour d'un tradition pop/chanson française hyper décomplexée. (encore une fois merci aux portes ouvertes par Manset, Barbara, Dominique A, Jean-Louis Murat,etc,...) Est-ce qu'il y'a un rapport entre la sous-exposition de ce groupe et le fait qu'il ait le cul entre 2 pays, la France et le Chili?
Holden est né en 1998 à Paris, autour de Mocke à la guitare et Armelle Pioline au chant. Le premier album, "L'Arrière-Monde" se situait dans la vague post-"Mémoire Neuve" de Dominique A, avec le succès du label Lithium sur lequel il était signé; un bon début, avec les caractéristiques du groupes encore timides mais une volonté de compositions déjà aventureuses... Avec un super morceau en anglais, "Chained". Le suivant, "Pedrolira" est l'album qui les a fait accéder à un plus haut niveau de popularité. En ce qui me concerne, il est aussi un album moyen, certainement leur moins bon. C'était pourtant la première collaboration avec Atom TM, compositeur allemand versé dans l'électro, basé à Santiago au Chili. Cela portera ses fruits dès le 3ème disque de Holden, "Chevrotine" sorti en 2006: le sucré des mélodies chantées est épuré et placé dans un écrin instrumental plus luxuriant et glacé. Et à partir de ce moment-là, je deviens fan du groupe. On atterrit en pleine rencontre Françoise Hardy VS Robert Wyatt. C'est jouissif de voir cette chanson française légère pleinement assumée et pas snobée, intégrée à une instrumentation riche et savante, jamais tape-à-l'oeil. Le parti pris esthétique de Holden est aussi, donc, de veiller à ce que l'équilibre de ce grand écart soit scrupuleusement respecté. Les membres du groupes sont de vrais passionnés de musique, écoutent beaucoup de disques et ça se sent.

Pourtant, en ce qui me concerne, ça n'était pas gagné... J'ai découvert le groupe avec le 3ème album, "Chevrotine" donc, et je n'ai pas été séduit directement, loin de là... J'ai fait l'erreur de sous-estimer le chant qui joue la carte d'une certaine mollesse aérienne non spectaculaire, et je trouvais ça fade. Fade? Loin s'en faut en fait! Je pense même que ça participe à la subtilité des compositions: les mélodies sont tellement directes et simples, qu'en faire plus alourdirait peut-être la chose, déjà très évidente. Le dernier album, "Fantomatisme" fonctionne de la même manière que le précédent, à ceci près que les brides sont lachées: l'influence psyché 70's est très accentuée. Histoire de donner quelques pistes, le groupe cite en vrac: Thelonious Monk, Syd Barrett, Robert Wyatt, Sun Ra, Skip James, John Fahey , Broadcast, Moondog, Bo Diddley, Can , Hank Williams, Brigitte Fontaine,etc,...
A l'heure où beaucoup de leurs contemporains pratiquent aussi le mélange des genres, Holden a pour lui son versant chanson/pop française 60's et j'ai vraiment la sensation que c'est ça qui agit comme rigueur organisatrice sur les différents éléments, provenant d'horizons pourtant bien divers. Le résultat est une pop unique pour peu qu'on prenne le temps de ne pas rester en surface.

"Fantomatisme" possède un sacré lot de richesses et il en faut du temps pour toutes les épuiser! Et je ne dis pas ça pour caser une phrase toute faite ah ah!
Le premier morceau annonce la couleur du disque: aérien, riche et subtile. A noter aussi que, sur ce disque, le chant est intégralement en français; sauf "La Carta", reprise de Violeta Parra, légendaire guitariste folkeuse chilienne morte à la fin des années 60. Personnellement, je trouve ça assez louable et courageux: ça donne un niveau supplémentaire d'éventuel enrichissement aux morceaux; d'autant que les textes sont assez beaux, et que des phrases restent lonnnnnnnngtemps en tête. Le second morceau, "Dans La Glace", une sorte de pop/folk bucolique et bricolo, et le 5ème, "Un Toit Etranger", une ballade folk/psyché imparable et parfaite, sont sans doutes les sommets mélodiques de l'album...même si j'ai une préférence pour ce dernier qui m'a valu une obsession casi-névrotique (je ne compte plus le nombre de fois où j'ai fredonné les paroles: "Combien de fois ai-je dormi sous un toit étranger...?"). Plus loin, "Maureen Katie Maya Aussi", "Longue Est Ma Descente" et "Où Sont Vos Bras Messieurs" (super structure, superbe batterie jazz/ambient Wyattesque), sont autant de mélopées lunaires et planantes, irrésistibles, mais finalement c'est sur un folk/country solaire que le disque va se clore, plus terrien. Est-ce que l'aventure céleste de Holden, soutenu, il faut le (re) préciser, par le génial boulot de Atom TM au mixage, est sur le point de se terminer? Il semblerait que oui selon les dire de Armelle dans un récent entretient: la collaboration a été super fructueuse, mais le groupe parle de revenir à quelque chose de plus brut, avec guitare plus présente. Hâte de voir ce que ça donnera!
En définitive, Holden s'adresse à qui? Sans doute à celui qui est curieux tout d'abord, qui sait apprécier une certaine chanson française issue des 60's, mais aussi le jazz/psyché 70's. Et à celui qui n'a pas peur du sucré, qui sait différencier la guimauve indigeste de la douceur plus subtile. Ah! Et un dernier truc! Pour ceux qui se demandent, depuis le début, si Armelle Pioline a quelque chose à voir avec le Cédric du même nom, eh bien la réponse semble être "oui"! Ils seraient cousins. C'est un super scoop ça non??!!

jeudi 26 novembre 2009

The Mantles "S/T" 2009

Les modes de ces dernières années m'ont singulièrement pété les couilles. La mode du son "garage", la mode du son "noise" en tête. Pas que je n'aime pas le garage ou la noise, bien au contraire pour ce dernier, mais disons que ça a fait que beaucoup de groupes ne se sont juste appliqués qu'à travailler le son de leur musique, à donner une patine de surface, tout en délaissant le terrain de la composition et de la gestion personnelle des instruments. Ca a donné pléthore de groupes au son garage plus vrai que vrai, enfilant des plans à zéro originalité et une multitudes d'autres au son noise plus noise que noise qui ne pensent qu'a donner dans la surenchère brouillon, en imaginant sans doute être par là même, des purs, des durs... Et dans tout ça, aucun moyen de les différencier entre eux car on ne cherche plus rien d'autres qu' à avoir le même son "typique". Est-ce que ça aurait quelque chose à voir avec une certaine mode (encore) de la starisation des ingé sons? Peut-être, je ne sais pas trop, mais en tout cas, ça a permis à pas mal de groupes sans talent de faire illusion, planqués derrière la production sonore.
Bon, ça ne veut pas dire qu'il n'y a que de la merde dans ces modes et la preuve en est avec le premier album de The Mantles, groupe de San Francisco que l'on peut clairement étiqueter "garage".

The Mantles, avant d'avoir un son garage, c'est surtout une collection de tubes très directs et classiques, hyper entrainants, avec 2 subtiles guitares en totale harmonie. Ceci leur permet de faire la différence avec les simples moutons du genre. Ca donne en gros une sorte de mélange garage/post-punk et on n'est pas très loin des Arctic Monkeys finalement! Mais moins clinquants. Une fois que tu rentres dans ce disque, et que tu commences à retenir les mélodies, à décrypter le fonctionnement de ces 2 guitares claires, c'est foutu, ça te rentre définitivement dans la tête. On découvre aussi que le tout est enrobé d'un charme aux accents psyché/dream pop, et c'est sans doute dû au chant; ça me fait penser à un truc découvert il n'y a pas longtemps, New Dawn, superbe groupe américain de la fin des 60's qui n'a sorti qu'un unique disque réédité en 2001 en vinyl... Je ne sais pas si ce groupe va durer, s'il va gagner en popularité mais ça ne tient sûrement qu'à peu de chose que ça éclate: les titres sont d'une sacré évidence, et après une écoute intensive, l'ennui ne pointe toujours pas son nez.
Bon, c'est bourré de tubes, tout est vraiment excellent, mais j'ai un morceau chouchou, parmi les meilleurs trucs écoutés cette année: "Burden" qui étaient déjà paru sur un Ep paru en 2007. Oh merde, j'adore ce morceau (le disque aussi!)! C'est sans doute là que les 2 guitares sont les plus élégantes et leur harmonie la plus jouissive. Je n'ai pas trouvé de vidéo live de ce titre, mais il est en écoute sur leur myspace. "Don't Lie" et sa discrète, mais magnifique, basse est aussi un morceau mémorable.
Le disque est sorti sur Siltbreeze Records, super label noise/rock (au sens large du terme) de Philadelphia, dont les bonnes sorties, mine de rien s'accumulent maintenant largement. (Il faut par exemple jeter une oreille au punk/blues de Hank IV...) Et hop! encore un disque qui aura bien marqué mon année 2009! C'est simple et je ne m'en lasse pas.

mardi 10 novembre 2009

Townes Van Zandt

Je viens de découvrir ce type grâce à Rowland S. Howard qui le reprend sur son dernier disque. Et c'est une sacré bonne découverte wouaww! Pour les aficionados des grands songwriter folk (option country/blues) dans le style d'un Nick Drake ou d'un Bill Callahan / Smog, mâtiné de Dylan, c'est le pied assuré! Bon bref, je ne vais pas m'étendre, car le but de ce message était surtout de partager la plus belle vidéo que j'ai vu depuis trèèèèèès longtemps. C'est tiré de "Heartworn Highway", documentaire de James Szalapski paru en 1981, sur sa vision de ce qu'on a appelé la Outlaw Country. Ça dure presque 7 minutes mais ça vaut réellement le coup... Pour les paresseux, y'a toujours moyen de passer au principal en allant direct à 4 minutes, quand Townes Van Zandt prend sa guitare pour un moment immortel... Vraiment super fort. Durant son vivant, son succès sera resté plutôt confidentiel car il a toujours refusé d'entrer dans le jeu de la popularité. Après une vie chaotique marquée par la drogue, il est mort en 1997 suite à une chute où il s'est brisé la hanche...juste au moment où il s'apprêtait à enregistrer avec Sonic Youth... Mais ça a dû être annulé car il n'était définitivement pas en état... Quel dommage!!!

dimanche 8 novembre 2009

Rowland S. Howard "Pop Crimes" 2009

Oh merde, quel disque... Sérieusement, comment ne pas être séduit par ce mec? Cette gueule androgyne, ce physique hallucinant... Son jeu de guitare option blues du sud qui te transperce le ventre, ses différents projets musicaux à commencer évidemment par The Birthday Party... J'adore ce type... J'adore son nouveau disque "Pop Crimes"...
On a croisé l'australien dans d'autres projets, These Immortal Souls et Crime And the City Solution notamment et en 1999, il avait sorti son premier disque en solo, "Teenage Snuff Film" où il nous livrait un blues-rock gothique sombre, très enraciné dans un essentiel folklore américain. 10 ans se sont écoulés depuis, durant lesquels il n'est apparu que sur un single avec le groupe The Devastations. Il faut aussi dire que Rowland S. Howard est gravement malade, et l'enregistrement de son nouveau disque a dû être accéléré de peur qu'il reste à jamais non-fini, dixit lui-même dans un récent entretien. Et ça fout les boules.
Quand j'ai lancé le disque, j'ai immédiatement fondu... Pas en larmes mais ça aurait pu... Les 2 premiers morceaux sont sublimes, 2 ballades tristes, entre lumière et ombres, aux mélodies parfaites, évidentes et c'est réellement bouleversant. D'emblée, le disque t'attaque d'un double direct aux tripes.

Le premier morceau, "(I Know) A Girl Called Jonny" est un duo avec Jonnine Standish. Cette gonzesse chante dans Htrk, groupe d'origine australienne qui a sorti un disque cette année aussi. Bon disque par ailleurs! Avec un sommet, "Fascinator", que j'ai beaucoup écouté. Ici, elle offre à Rowland S. Howard sa plus belle voix grave, un truc dingue de sensualité déprimée. Elle a définitivement un truc fort cette Jonnine... Et la voix qui lui répond est profonde et sombre et nous tiendra tout le long de l'album; une voix de crooner gothique romantique que tu suivras sans te poser aucune question.
Et qui revient donc dès le morceau suivant "Shut Me Down", qui est la reprise d'un morceau déjà paru sur une réédition vinyl de son premier album, en 2001. Le nouveau disque est bien plus épuré que le précédent d'ailleurs, et finalement la première version de ce morceau qui fait le lien entre les deux, annonçait déjà ce cap vers quelque chose de plus essentiel car il était bien plus posé et décharné que les autres. Dans le même ordre d'idée, Rowland précise qu'il a aimé par exemple le choix du disque à 8 morceaux, hommage aux années 80 durant lesquelles les sorties vinyle à 4 titres par face étaient une sorte de schéma classique. Et retour à l'essentiel à travers le blues aussi, car ce disque est avant tout marqué de ce sceau, essence du rock et de bien plus. Cette nouvelle version de "Shut Me Down" est casi identique, mais moins terrienne, un violon rend la chose plus planante et le tempo est ralenti. La voix est pourtant encore plus grave, plus profonde. Le songwriter dans toute son oeuvre, il laisse respirer sa mélodie et elle devient encore plus touchante... Un peu à la manière d'un Bill Callahan, qui n'hésite pas à frôler un non-spectaculaire le plus complet pour mettre en valeur la seule matière vivante restant. Ce morceau me transforme en putain de chochotte, c'est irrésistible... A chaque fois qu'il prononce la sentence "you shut me down", je suis submergé d'émotion.
Le titre suivant est une reprise de Talk Talk, un tube à l'époque, "Life's what you make it", paru sur "The colour of Spring", l'album qui les a lancés vers les cimes ultimes atteintes quelques années après, à travers leur génial "Laughing Stock". En ce qui me concerne, c'est surtout l'occasion de me reposer et de me préparer pour un des temps forts de l'album, le titre qui donne son nom au disque: "Pop Crimes".
Enorme basse qui répète son schéma durant plus de 7 minutes, alors qu'un blues de guitare va et vient, enveloppant Howard qui se transforme pour tout le reste du disque en cowboy gothique. Et c'est donc logiquement qu'on le retrouve juste après à reprendre Townes Van Zandt, superbe interprète country/folk/blues dont les premiers disques remontent à la fin des années 60. Le morceau "Nothin'" était un country blues très noir d'un sublime incomparable qui se terminait ainsi:

Sorrow and solitude
These are the precious things
And the only words
That are worth rememberin'

Exactement la tonalité qui colle à la peau de Howard; il en fait une marche funèbre plus lourde, qui n'égale pas pour moi la version de Van Zandt, mais il pousse le blues du morceau en avant et en sort une version plus outrée, plus effrayante mais sans doutes moins émouvante. "Wayward man" suit, excellent aussi, avec une superbe batterie autoritaire, Mick Harvey avec qui il jouait dans The Birthday Party, et c'est vraiment le morceau qui renvoie le plus à ces débuts, avec même un cuivre barjot. Après avoir (très bien) fait son Leonard Cohen sur l'avant dernière piste, le cowboy remonte sur son cheval et s'en va sur un dernier morceau qui clos le disque comme un générique de fin de film, montrant le héros s'en allant vers de nouvelles aventures... J'espère en effet, putain de merde, qu'il y en aura d'autres... En attendant, celle-là donne lieu à un très très très très bon disque!

samedi 7 novembre 2009

Ringo Deathstarr "In Love / Summertime" 2009

Je n'ai jamais vraiment écouté de réel shoegaze. Pas que je n'aime pas ça, mais bon, question de circonstance, on ne peut pas tout écouter et je ne dois peut-être pas tendre naturellement vers ça, tout simplement! Par contre là, en voilà du pur! Ringo Deathstarr! Merde ce nom de groupe me plait à mort, vraiment débile mais il claque quand même. C'est un groupe qui vient du Texas et qui maintenant est basé à Austin. Il se sont formés en 2005 et avant ce 2 titres, n'ont sorti qu'un Ep en 2007 qui vient d'être réédité chez Fan Death Records, petit label de College Park dans le Maryland qui sort pleins de bons trucs: Fnu Ronnies, Drunkdriver, The New Flesh, Pygmy Shrews, beaucoup plus orientés punk trashos que Ringo Deathstarr par contre! Ce disque de 2007 était une merveille de dreampop hyper simple et classique, mais d'une efficacité redoutable dans le registre cliché du shoegaze mélancolique, et même moi qui m'en branlait de ce genre là, je me suis carrément laissé pièger! Et depuis ça, plus rien...mais là c'est le retour, avec cet Ep. Bon ok y'a que 2 titres donc, mais comme pour le Condominium dont j'ai parlé dans un autre message, y'a vraiment une sacré bonne raison d'en parler...et 2 même si on compte le fait que ca permet d'évoquer la réédition de leur premier Ep sur Fan Death.

La bonne raison c'est le second morceau "Summertime", qui me fait un effet boeuf. La régression teenage la plus complète. De la reverb, des guitares noisy, une luminosité très estivale, une simplicité qui me plait, point barre. Je ne me prendrai pas la tête en me demandant si ça ne fait pas trop vu et revu, je m'en fous, je plane dreampop comme ça ne m'est que rarement arrivé. Evidemment que je vais citer My Bloody Valentine, évidemment que The Jesus & Mary Chain est aussi de la partie...mais moi ce que ça m'évoque aussi et surtout, et qui me tient à coeur, c'est toute cette partie de Sonic Youth avec Kim Gordon au chant qui, casi absente, casi morte même, lit son texte mollement dans de grands moments de pures mélancolies qui m'ont toujours touché très profond. (pas rectalement hein...) D'ailleurs, sur le dernier Sonic Youth, le morceau que je préfère, je crois, c'est le "Massage The History" chanté par Kim.
Ce 2 titres de Ringo Deathstarr est sorti sur un label anglais (la dreampop c'est eux non?), SVC Records et je ne peux rien en dire car je ne connais aucun des autres groupes qu'ils ont sortis... Ah oui et l'autre morceau du disque? Plus proche de The Jesus & Mary Chain, sans doute pas mal dans le genre mais moi jsuis amoureux de "Summertime", c'est comme ça!

mardi 3 novembre 2009

Condominium "Barricade / Big Plans" 2009

Nouvelle sortie pour Condominium, dont j'avais déjà écouté les 2 premiers Eps sortis en 2008. Ca donnait un bon gros hardcore crade et lourd, descendant de Black Flag, pas révolutionnaire mais qui avait bon goût aux oreilles. Ca envoyait suffisamment de riffs gras pour titiller mes instincts primaires. Ces mecs viennent de Minneapolis et ont commencé dans ce groupe en 2007.
Et là, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais avec ce nouvel Ep composé de 2 titres, on est passé à un niveau clairement supérieur...surtout grâce au premier morceau "Barricade". MAIS PUTAIN DE BORDEL DE DIEU QUELLE MONSTRUEUSE TUERIE!!!! On est toujours dans le registre du hardcore mais ça s'est nettement étoffé, le son est monumental, on pense aux derniers Breach mais mélangé à une noise axée Sonic Youth/The Jesus Lizard... Ca m'évoque aussi du Pissed Jeans plus massif et plus épais. Je ne suis pas loin de penser que je tiens là mon tube noise/rock de l'année: basse surtendue, guitares qui fusent, c'est super organique, ca te prends aux tripes et la baffe est ENORME. Et je ne m'attendais pas à ça de leur part... Va falloir les surveiller, car si c'est ça le nouveau Condominium, la progression a été fulgurante et j'ai hâte d'entendre ce que sera la suite... Le second morceau, "Big Plans" n'est pas aussi impressionnant, il en prend même le contre-pied: c'est un instrumental de noise lente, sans épate, qui me fait bizarrement penser à Oxbow.

Sorti sur Fashionable Idiots, ce disque n'est actuellement plus disponible...mais il est en cours de repressage! On trouve aussi sur ce label le dernier 2 titres de Drunkdriver "Fire Sale" et le second Ep de Brain Handle, un autre excellent groupe à surveiller attentivement. Par ailleurs, Condominium tourne ces temps-ci avec Les Deux Magots, aussi du Minnesota, qui est apparemment aussi à suivre de très près à l'écoute des titres sur le myspace.

God Awful "ST" 1996

Un ptit message pour un disque que je viens de découvrir et qui n'est pas très présent sur le net. Je fouillais dans le passé des membres de Off Minor, vu que j'adore leurs disques, et j'ai trouvé que les frères Roche, bassiste et batteur ont, avant l'épopée Saetia/Off Minor, joué dans un groupe que je ne connaissais absolument pas: God Awful. Ils ont sorti un 7" en 1996 et j'ai réussi à le trouver en creusant.
C'est un disque de punk/hardcore de forme assez classique mais de qualité supérieure, quelques tatonnements mais le talent semble déjà là: la basse inventive et la batterie pleine de breaks, ca cherchait déjà à apporter quelque chose à une forme classique. Une sorte de croisement entre Articles Of Faith et le début des Minutemen? Pourquoi pas, en tout cas c'est assez excellent et y'a moyen de chopper ce disque en mp3 au lien suivant: God Awful

lundi 2 novembre 2009

Complete Failure "Heal No Evil" 2009

Ce groupe est en fait super récent; 2007, c'est leur date de formation et en 2 ans il nous ont donc pondu déjà 2 disques. 2008, l'année de la découverte pour beaucoup de monde via leur premier disque "Perversions Of Guilt" enregistré et mixé par Steve Austin, monsieur Today Is The Day et aussi sorti sur le label de ce dernier: Supernova Records. J'ai à l'époque adoré cette chappe de plomb hallucinante complètement orchestrée par Steve Austin qui a rendu au groupe un son complètement fou, plus noise que noise, plus lourd que lourd, curieux au départ mais finalement unique et c'est mine de rien ce qui a fait en partie que Complete Failure a eu un succès immédiat. Certes, le groupe y est évidemment pour beaucoup car hyper talentueux mais cette matière hyper étouffante était réellement impressionnante.
Bon, problème en fin de compte... Ils n'ont en fait que moyennement apprécié ce travail de son qui dénaturait leurs intentions premières, et c'est assez logiquement qu'ils ont préféré s'éloigner de leur Tout Puissant protecteur pour enregistrer leur second disque.
Donc retour aux sources le plus total pour ce "Heal No Evil"! Le groupe a enregistré le disque lui même, a tout auto-financé dans une pure démarche DIY hardcore. Résulat, le disque n'a été pressé qu'à 100 exemplaires numérotés (et c'est évidemment épuisé...) et est maintenant disponible en téléchargement gratuit sur leur site perso.

Le résultat est assez génial, un hardcore crust au son convergien, teinté de grind brutal truthien, épuré de tout superflu casse-couille. Oups, 2 gros groupes références! Encore faut-il préciser que le nouveau disque de Complete Failure est meilleur que leurs nouveaux disques à eux... D'une courte tête par rapport au nouveau Brutal Truth mais assez nettement concernant le nouveau Converge. On a droit à une bonne grosse demi-heure de totale furie hyper gérée par une batterie que certains ont trop vite qualifié de froide car très technique et une guitare dans une plus pure tradition crust. On peut aussi penser à His Hero Is Gone. On ne trouve par contre plus ce son hyper lourd, caractéristique de leur premier disque; et au départ j'avoue que j'ai été déçu, je me serais encore bien vautré dans cette noire crasse! Mais très rapidement, la qualité des boulets de canon envoyés s'impose. Les 12 morceaux sont tous des tubes du genre, rendu hyper intenses par le chant enragé du monsieur au micro. Monsieur qui fait forte impression en concert par ailleurs! (vu l'année dernière à Paris, avec Today Is The Day...) Et je ne parle pas du sex appeal du batteur... (Non non, pas la peine d'insister, je n'en parlerai pas!!!) Bon, enfin bref, BANG! encore un des disques les plus écoutés cette année.

dimanche 1 novembre 2009

Cacaw "Get A Brain" 2009

Hop hop hop Chicago a décidément des ressources infinies en matières de groupes mortels. Cacaw, en un E.p., sorti sur Permanent Records, en fait partie... Une petite bombe noise/rock élevée à la no-wave et qui rentre direct dans le lard.
En fait, on avait déjà repéré 2 des membres ailleurs: en 2005, le fameux label Load Records, fer de lance d'un revival no-wave, sortait un de ses meilleurs disques avec "Fright Makes Right", premier album de Coughs... Une no-wave très punk et crasseuse notament caractèrisée par le fait que 3 gonzesses y officiaient et hurlaient. Cacaw contient en son sein 2 de ces 3 furies... Et elles ne sont définitivement pas plus contentes que dans Coughs. De vraies bucheronnes hurlantes sans doutes plus couillues que les 2 mecs les accompagnant. Le batteur lui, a joué dans Slutbarf, un groupe qui m'est inconnu, et le bassiste dans Lovely Little Girls que je ne connais pas non plus mais dont les disques ont de sacré pochettes.

Ca commence avec "Bye bye dodo" le morceau le plus heavy du disque, une entrée en matière sauvage et primaire qui s'en branle de tout pourvu que ca fasse mal et peur. Presque terrorisant, ca plaisante pas un poil, PAN! DANS TA GUEULE! et écoute la suite... La veine est super noise, tu pourrais facilement imaginer une Kim Gordon qui se serait laissé pousser les couilles. En fait, cet aspect euhhh masculin est surtout dans la basse, tonitruante et barbare, complètement hardcore. Le reste du disque est moins lourd mais plus noise, gros sons de guitares torturées qui de plus en plus s'imposent comme étant no-wavisantes: c'est le point commun avec Coughs. Le groupe cite de tout de façon dans ses influences casi uniquement des groupes de cette période, comme Mars, DNA et Swans. Pour les autres réfs, on parle de The Jesus Lizard et Flipper, on a vu pire...
L'avant dernière piste est pour moi le sommet du disque, "Tri-Dog³" son ptit nom. La batterie y fait un boulot pas croyable, frappe puissante et élégante à la fois, il n'y a décidément pas de point faible dans ce groupe. Ce "Get A Brain" est sorti en tout début d'année et il ne m'a pas quitté depuis, pas possible de m'en lasser! Merde je prie très très fort pour que ce soit un groupe qui dure et qui ne splitte pas après une seule sortie...d'autant que j'ai l'espoir qu'un jour ils viendront nous faire coucou en Europe et nous montrer ce dont ils sont capables!